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Samedi 28 octobre 2002 : Vol AA63 pour Miami « Celui qui a respiré la poussière des routes du Mexique ne trouvera plus la paix dans aucun autre pays » Malcolm Lowry Comme souvent, Roissy est plongé dans un épais brouillard en ce matin d’automne. Notre embarquement est prévu à 9h20. Une longue file de voyageurs s’est formée devant le comptoir d’American Airlines. Depuis le 11 Septembre, des agents de sécurité font subir un interrogatoire très serré à chaque passager. Une jeune employée nous récite mécaniquement l’indigeste questionnaire destiné à identifier les voyageurs suspects. En détaillant mon passeport, elle m’interroge d’un air suspicieux sur mon voyage au Myanmar et me demande de quand date ma dernière visite à Cuba ! On croit rêver ... Malgré cette sécurité renforcée, nous décollons à l’heure en direction de Miami. Cela faisait un certain temps que je n’avais pas voyagé sur une compagnie américaine et je dois dire que je ne m’en portais pas plus mal. Le service est minimum, les hôtesses sont certes sympathiques, mais toutes ont passé la cinquantaine ! Pour couronner le tout, existe-t-il d’autres compagnies qui servent des M&M’s et des pizzas en guise d’encas ? Après 9h de vol agrémentées par deux navets hollywoodiens, nous entamons notre descente sur Miami. Il est impressionnant d’observer ces enfilades rectilignes de lotissements à l’américaine qui s’étendent à perte de vue jusqu’aux confins des marais floridiens. Alors que nous débarquons à l’aéroport international de Miami, la nouvelle procédure post 11 Septembre nous oblige à affronter un très éprouvant parcours du combattant pour nous rendre en salle de transit. Tandis que Laure patiente, nouant un pull autour de ses hanches, un employé de l’aéroport lui lance de façon laconique : « You don’t need this : you are in Miami !». Après plusieurs contrôles et de longues minutes de marche dans les couloirs de l’aéroport, nous entrons dans une salle impersonnelle où l’on nous confisque nos billets pour des raisons de sécurité ! Restons zen, nous n’avons qu’une heure à patienter… En regardant un match des playoff de baseball à la télé US, je suis amusé par un écran de pub : une vieille gloire latino y vante les mérites du Viagra. On aura tout vu ! Les choses semblent enfin se préciser, les passagers à destination de Cancun sont appelés et on nous remet nominativement nos cartes d’embarquement dans une cohue indescriptible : vive l’organisation américaine !
Malgré les tarifs assez élevés, nous avions décidé de louer une voiture pour parcourir le pays en toute liberté. Pour plus de sécurité, notre véhicule était réservé depuis la France. Arrivés au comptoir de Hertz, une employée nous conduit à la sortie de l’aéroport où une navette nous dépose au parking extérieur. L’air est humide et je suis bien trop couvert pour la température qui reigne à l’extérieur. Dans la cahute du loueur, alors que je m’apprête à sortir mon passeport, j’ai comme une sueur froide lorsque l’employé me demande mon permis de conduire : Je réalise immédiatement que je l’ai oublié à Paris ! Je me retourne vers Laure mais elle n’a pas pensé à prendre le sien ! Nous voici mal embarqués ! Après discussion avec le conciliant staff de Hertz, deux alternatives s’offrent à nous. La première est de passer demain au bureau de police pour nous faire délivrer un certificat, mais demain c’est dimanche et ce bureau est fermé ! La seconde est de nous faire faxer un permis de conduire depuis la France. Nous sommes assez dépités par ce contretemps. Un employé de Hertz nous conduira néanmoins jusqu’à notre hôtel dans la nuit moite des Tropiques. Quelque peu déstabilisés, nous prenons nos quartiers à l’Imperial Las Casas situé au nord de la zone hôtelière. L’histoire de nous changer les idées, nous allons faire un tour dans les jardins de l’hôtel. Nous y croisons le responsable mexicain des animations qui semble errer comme une âme en peine. Il cherchera à nous accrocher, en vain. De retour dans notre chambre, il sera difficile de trouver le sommeil. Précédant / Suivant |
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