Vendredi 09/03/01, Plage de Varadero
"Le Noir dans la plantation. Le Yankee sur la plantation. La terre sous la plantation. Sang qui nous quitte" Nicolas Guillen Avant de terminer notre voyage par quelques jours de repos sur la plage de Varadero, nous décidons de faire un crochet par Sancti Spiritus. La route qui y mène serpente à travers la spectaculaire Valle de los Ingenios ou les paysages de palmiers royaux perdus au milieu des champs de canne à sucre sont vraiment superbes. Nous faisons une brève halte à un mirador où la vue sur la vallée baignée de brume est des plus spectaculaire. Puis nous stoppons à la « Manaca Iznaga », ancienne plantation de canne où nous découvrons la spectaculaire tour de guet qui permettait de surveiller les esclaves ainsi que l ‘énorme cloche de bronze qui sonnait le rassemblement. Nous arrivons à 9h30 à Sancti Spiritus. La ville est oubliée des circuits touristiques, mais elle n’en reste pas moins intéressante. Certaines rues du vieux centre demeurent à l’identique de ce qu’elles étaient au 19éme siècle. Nous traversons une école où les enfants en uniforme nous impressionnent par leur sérieux. Déambuler dans les rues animées du vieux quartier nous permet de mieux appréhender ce qu’est la vie des cubains aujourd’hui. Les étals faiblement achalandés des marchés sont révélateurs de la situation de pénurie qui touche le pays. Nous reprenons alors la route, direction la plage via l’autoroute A1 où je ne respecte plus du tout les limitations de vitesse. Puis nous bifurquons afin de remonter plus au Sud. Nous traversons une plaine agricole entièrement dédiée à la culture de l’orange : impressionnant. Après avoir passé le bourg de Cardenas, nous arrivons à Varadero, enclave touristique où l’on ne se sent plus vraiment à Cuba. Nous nous installons à l’hôtel Herradura (fer à cheval !) qui au premier abord me parait mieux que prévu. Le second abord tempérera légèrement mes ardeurs : La climatisation ne marche pas, il n’y a pas d’eau chaude, la propreté est limite et les chambres minuscules (on partage un immense coin salon avec trois autres chambres). Mais l’hôtel est à même la plage et la vue sur la mer turquoise vraiment imprenable. Après avoir déjeuné pour presque rien à l’agréable terrasse du restaurant Vicarria, essentiellement fréquenté par les locaux, nous passons le reste de la journée à nous prélasser sur la superbe plage de sable blanc qui s’étend sur plus de 14 km jusqu'à la pointe ouest. La plage est très peu fréquentée et ce n’est pas pour nous déplaire. Aux alentours de 18h, au soleil couchant, nous entamons une marche les pieds dans l’eau. De quoi nous mettre en appétit pour ce soir. Tout en marchant, j’observe l’étrange manège d’un pélican qui survole les eaux turquoises avant d’y plonger abruptement à la recherche d’un poisson. Nous retournons à l’hôtel et savourons le coucher de soleil depuis notre terrasse. Là, je crois décerner à l’horizon l’étrange manège d’un plongeur. En y regardant de plus près, je me rends compte qu’il s’agit là d’un aileron de ... requin ? de dauphin ? Mystères. Quelques heures plus tard, en feuilletant les pages de mon guide, je découvrirai qu’il s’agit en fait de lamantins, animaux qui recherchent leur nourriture aux abords des côtes et qui sont à l’origine du mythe des sirènes de par leur ressemblance troublante avec l’homme. Nous dînons en musique au restaurant El Criolito où j’ingurgite une étrange fricassée de bœuf. Puis nous retournons à pied jusqu'à l’hôtel dans la douceur de la nuit. |
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