05/10/2001, Paradise Hotel, Nyaungshwe

« Fiez-vous au message du maître, non à sa personnalité. Fiez-vous au sens, non aux mots seuls. Fiez-vous au message ultime, non au sens relatif. Fiez-vous à votre esprit de sagesse, non à votre esprit ordinaire qui juge. »

Bouddha


J’ai rarement passé une nuit aussi pénible que celle-ci. J’ai du me réveiller une soixantaine de fois ... Pour tout arranger, la climatisation est tombée en panne. Quand à mon état général, je suis littéralement vidé dans tous les sens tu terme. Ce n’est pas mieux pour Laure qui est complètement apathique. Du fait de notre faible forme physique, le trek que nous avions envisagé dans les montagnes environnantes tombe à l’eau. Après un frugale petit déjeuner, nous déambulons dans la ville mais les odeurs qui émanent du marché portent au coeur de Laure qui éprouve le besoin de s’asseoir.

Pour une fois, c’est le grand bleu dans le ciel, aussi décidons nous d’économiser nos forces pour cet après midi et retournons à l’hôtel d’où j’écris ces quelques lignes de l’agréable terrasse en bois de ma chambre. Pour 4500 Kyats, j’organise par l’intermédiaire de l’hôtel une ballade sur le lac pour l’après-midi. Le temps étant bien plus dégagé, le panorama qu’offrent les vertes montagnes est autrement plus appréciable. D’autre part, les pêcheurs sont aujourd’hui de sortie et notre embarcation s’arrête à quelques encablures de leur canoë afin de mieux apprécier leur technique. Notre première halte de la journée se fera au Inle Paradise Resort, hôtel sur pilotis posé au milieu du lac. Nous trinquons au coca cola devant le spectacle de cette étendue d’eau à la fois paisible et besogneuse.

Puis, dans un modeste atelier au cœur d’un village flottant, nous observons l’étonnant travail de deux jeunes filles Inthas qui après avoir recueilli sur le lac des fleurs de lotus, les sectionnent habilement afin d’en retirer de minces filaments qu’elles tisseront pour en faire des toges de moines. Pour finir, nous faisons un dernier crochet par le monastère des chats sauteurs. L’endroit est assez fréquenté par les touristes qui doivent perturber les moines dans leur quotidien. Aussi m’assois-je discrètement, légèrement à l’écart en position de méditation. J’essaie de faire le vide en moi jusqu'à ce que l’un des moines se décide à faire sauter ses chats pour amuser la galerie...

Voilà, nous traçons notre route plein nord vers Nyaungshwe. Certains endroits du lac sont très clairs et lumineux, alors que d’autres semblent subir des mini tornades localisées. Quel impressionnant contraste ! D’autant que ce spectacle saisissant est agrémenté par deux arcs en ciel. Sur les derniers kilomètres du trajet, nous devons sortir le parapluie mais nous serons néanmoins copieusement éclaboussé par une barque qui nous frôle à toute allure dans une énorme gerbe d’eau. Nous revoilà à l’hôtel. Cela fait désormais plus de 30h que nous ne nous sommes pas alimentés. Aussi tentons nous de réagir en nous dirigeant dans la pénombre au restaurant Big Drum, l’une des valeurs sures de la ville. Mais nous devons constaté que celui-ci est fermé. Nous nous rabattons alors sur le restaurant de l’hôtel où je goûte aux fameuses tomates de la région. Comme nous dit la gérante de l’hôtel dans un excellent français : « A demain, bonne nuit, et faites de beaux rêves ... ».


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