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04/10/2001, Marché
de NyaungShwe
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« Allez au delà du chemin, vers un rivage plus lointain où le monde se dissout et tout devient clair. Au delà de ce rivage et du rivage plus lointain, au delà de l'au-delà, où il n'y a ni début, ni fin, sans crainte, allez-y » Bouddha Nous nous réveillons un peu patraques. Je soupçonne les encas birmans d’hier midi. A moins que ce soit notre orgie de salade à la mode bamar… Nous nous préparons néanmoins à passer la journée sur le lac. Le conducteur du bateau que nous avons affrété pour 5000 Ks nous attend à la réception. Il nous conduit à pied à travers le village embrumé jusqu'à l’embarcadère. Après nous être allégés de 3 $ de droits d’entrée, nous prenons place sur notre embarcation. Il s’agit d’une longue et étroite pirogue à fond plat propulsée par un bruyant moteur. Nous nous installons confortablement sur deux sièges en bois agrémentés de coussinets et traçons notre route à travers le grand canal qui mène au lac. Arrivé à l’embouchure, nous sommes surpris par la beauté sauvage du site, entièrement entouré de montagnes verdoyantes. Malheureusement de gros nuages ne nous permettent pas de jouir pleinement de la perspective. Notre principal objectif ce matin est de nous rendre à Indein ou se tient aujourd’hui le marché des 5 jours (il tourne entre les différents village autour du lac). Nous traversons à pleine vitesse les 15 km du lac avant de nous enfoncer dans un étroit réseau de canaux menant au village d’Indein. Nous arrivons finalement à destination aux alentours de 8h30 et débarquons sur le minuscule pontons qui mène au marché. Les habitants des villages Pa’O sont descendus en nombre des montagnes avoisinantes afin de vendre leur production au village. Le spectacle est captivant. Les femmes, toutes de noir vêtues portent des turbans oranges et fument le cheroot. Nous passons plus d’une heure à nous délecter de ces scènes pittoresques. On vend essentiellement des produits frais mais on y mange aussi beaucoup ! Les femmes des tribus regroupées sous des tentes dévorent d’étranges préparation dont l’odeur me porte au cœur rien que d’y repenser. Ce marché est aussi l’occasion pour les villageois de se distraire. Les stands les plus fréquentés sont ceux des jeux de hasards. Les villageois semblent fascinés par un mélange du jeu de l’oie et de la roulette ! Ils s’agglutinent autour des quelques stands et manipulent avec beaucoup d’enthousiasme d’énormes dés aux facettes étrangement décorées. Une fois la visite du marché terminée, nous nous engouffrons à quelques mètres en amont dans une interminable galerie de colonnes qui mène au sommet de la colline jusqu'à la pagode qui surplombe le village. De part et d’autre du chemin, une forêt de stupas laissés à l’abandon donnent à l’endroit une ambiance magique. Au lieu de revenir par la longue allée de colonnes nous débrayons par un chemin buissonnier longeant une rivière et traversons un monastère ou s’amusent de jeunes bonzes. Sur le bord de la rivière, des femmes Pa’O prennent un bain et ne semblent nullement gênées par notre présence malgré leur nudité. Nous revoici désormais au cœur du village où nous reprenons notre embarcation pour retourner sur le lac. Le tour classique du lac passe par quelques ateliers d’artisanat. Dans l’un d’entre eux, nous observons la confection de bijoux en argent, dans l’autre, le tissage de pièces de coton. Nous repartirons d’ailleurs avec deux exemplaires aux motifs typiquement Shan. Le conducteur de notre bateau nous demande si nous avons faim. Il est l’heure de la pause déjeuner que nous prendrons dans un agréable restaurant donnant sur la pagode Phaungdaw-Oo, lieu sacré du bouddhisme Shan. Le gros appétit n’est pas au rendez vous après les dérangements intestinaux du matin. Le repas sera constitué de poisson aux haricots et de crevettes du lac, frites et légèrement piquantes. Laure n’y touchera pas et c’est moi qui mangera son plat ! Les comprimés avalés ce matin ne nous empêchent pas de faire un détour par les toilettes du restaurant ... Avant de reprendre notre découverte du lac, nous faisons une courte visite de la pagode Phaunddaw-Oo et de ses fameux 5 bouddhas d’or. Tous les ans, les cinq représentations du parfait sont transportées à bord d’une barge royale à travers les méandres du lac au cours d’une fervente procession. La légende raconte qu’un beau jour, la barge chavira avec les statuts et que l’on ne pu en repêcher que 4 ! De retour au temple, atterrés par l’événement, quelle ne fut pas la surprise des fidèles de découvrir le 5éme bouddha trônant au milieu de son autel, encore tout ruisselant. Au centre du temple l’accès à l’autel est interdit aux femmes. La vénération des statues est telles que les feuilles d’or apposées par les pèlerins au cours du temps ont transformées les représentations du bouddha en de méconnaissables formes monolithiques. Nous continuons ensuite notre promenade par une halte à un atelier de tissage de la soie. C’est l’heure du déjeuner, les ouvrières se sont regroupées au centre de la pièce et se partagent des sortes de chips géantes qu’elles nous proposent gentiment de goûter. Dans le village voisin, nous visitons un atelier de ferronnerie où des hommes martèlent avec dextérité le métal incandescent pour lui donner sa forme. Impressionnante vision ... Nous nous perdons ensuite à travers l’étonnant dédale de jardins flottants ou les Inthas cultivent toute sorte de légumes et notamment des petites tomates rondes et sucrés, principale production de la région. Nous faisons une dernière halte au monastère NgaPhe, plus connu par les touristes comme étant le monastère des chats sauteurs. En effet, les moines qui l’habitent ont dressé une dizaine de chats à sauter au travers des cerceaux. Posé sur pilotis au milieu du lac, le monastère est entièrement en bois. Alors que notre pirogue s’est arrimée au ponton, je suis tout près de finir à l’eau e essayant de prendre appui sur une planche vermoulue ! L’édifice, entièrement en bois, comporte de nombreux autels de prières et d’étonnantes statues du Boudha. Nous ne sommes pas les seuls touristes à le visiter, mais malgré cette affluence, nous n’aurons pas le droit à assister aux prouesses des félins ! Nous regagnons désormais Nyaungshwe et observons su le chemin du retour les rares pêcheurs Intha qui ont oser sortir pêcher malgré le temps incertain. Nous observons avec intérêt leur technique si particulière de pagaiement. Pour ne pas effrayer les poissons, ils n’utilisent pas de bateaux à moteur mais se déplacent debout sur leur embarcation en pagayant avec leur jambes. Voilà, il est 17h, nous sommes revenu à l’hôtel et j’ai la nausée. Il y a vraiment quelque chose qui n’est pas passé ! Nous nous écroulons dans notre lit, la nuit s’annonce pénible ... |
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