Jeudi 10 octobre 2002, Hôtel Ciudad Real, Palenque

« Peuple difficile sans doutes, mais d’une singulière qualité. Peuple toujours tendu à la recherche de lui même et de sa vérité, déchiré parfois entre la mémoire d’un grand passé et le souvenir de défaites imméritées. Peuple qui chérit le chant, la danse, les fleurs, la couleur. Peuple d’extrême gentillesse et de violence, tendre et dangereux. Peuple qui donne un prix égal à la vie et à la mort, se servant de celle-ci pour mettre en valeur celle-là, pimentant la vie de mort comme il exacerbe le goût des aliments par le chile, piment de feu. Peuple épris de l’honneur. Peuple poète. Ce peuple je l’aime. Et comme Stendhal se voulait milanais, il m’advint souvent de me vouloir mexicain. »

Max-Paul Fouchet


Jeudi 10 octobre 2002, Hôtel Ciudad Real, Palenque

 

« Peuple difficile sans doutes, mais d’une singulière qualité. Peuple toujours tendu à la recherche de lui même et de sa vérité, déchiré parfois entre la mémoire d’un grand passé et le souvenir de défaites imméritées. Peuple qui chérit le chant, la danse, les fleurs, la couleur. Peuple d’extrême gentillesse et de violence, tendre et dangereux. Peuple qui donne un prix égal à la vie et à la mort, se servant de celle-ci pour mettre en valeur celle-là, pimentant la vie de mort comme il exacerbe le goût des aliments par le chile, piment de feu. Peuple épris de l’honneur. Peuple poète. Ce peuple je l’aime. Et comme Stendhal se voulait milanais, il m’advint souvent de me vouloir mexicain. »

 

Max-Paul Fouchet

 

 

7h20. Je tire le rideau de ma chambre : le ciel est d’un bleu profond. Nous sommes au plus tôt sur le site de Palenque. La zone archéologique est située à 9km de la ville et une vingtaine de personnes attendent tranquillement l’ouverture, ce qui nous inquiète quelque peu. Mais, les ruines sont si étendues… Les quelques mètres du chemin d’entrée franchis, nous débouchons sur la place centrale et son superbe « Templo de los inscriptiones ». Celui-ci est malheureusement en restauration. Des ouvriers nettoient le sommet du temple et son ascension est donc impossible. Le site est malgré tout incroyable. Sa situation et son cadre sont exceptionnels. La jungle dense d’un vert profond, dans laquelle il est perdu, lui donne une véritable dimension. Certains points de vue sont prodigieux et on a du mal à imaginer que tous ces édifices étaient entièrement peints en rouge. De plus de nombreux stucs sont admirablement conservés, ainsi que de nombreuses dalles sculptées, et c’est impressionnant de voir la finesse du travail.

C’est au VI ème siècle que la citée connut son apogée, sous le règne du grand roi Pakal. La plupart des monuments ont été érigés pour célébrer la gloire des souverains successifs. On se perd avec plaisir dans les dédales du Palacio au cœur du complexe. Les nombreuses écritures glyphiques qui ornent ses édifices sont de précieux témoignages sur l’histoire des Mayas. Connaissant le caractère belliqueux de ce peuple, nous ne sommes guère surpris des somptueux stucs guerriers qui ornent les façades. L’ascension du Templo de la cruz permet de dominer du regard une bonne partie du site. Cette disposition apparemment déroutante répond en fait à l’organisation cosmique de l’univers.

Après avoir visité l’ensemble du site, nous prenons un chemin qui traverse la jungle pendant un quart d’heure de marche, longeant une agréable cascade et des édifices non encore mis en valeur. Ce chemin nous mène au musée du site, qui présente de superbes pièces provenant des ruines. J’avoue avoir été impressionné par la beauté de certaines fresques. Après un rafraîchissant « Coca Cola », nous retournons au parking. Il n’y avait finalement aucun moustique sur le site, et la température n’était pas si lourde. A croire que nous avons eu de la chance. Nous prenons une comida corrida en centre ville, où nous retrouvons la néo-zélandaise de San Cristobal. Nous finissons tranquillement l’après-midi au bord de l’agréable piscine de l’hôtel en jouant au volley aquatique ou bouquinant.

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