Mardi 06/03/01, Hôtel Capri, La Habana

"Face à l'hypertrophie, La Havanne arrive encore à être nombre d'or de la réjouissance, juste mesure de la grâce, réponse aux caresses de la main"

José Lezama Lima

Cette journée sera entièrement consacrée à la visite de la vielle ville de La Havane, classée au patrimoine mondial de l’humanité. Dès 8h, nous parquons notre véhicule devant l’hôtel Sevilla au cœur de Centro habana. Là, un vieux gardien se mettra en quatre pour nous trouver une place gardée. Puis nous nous dirigeons vers la Plaza de la Catedral. A cette heure matinale, la place est encore désertée par les touristes et autres revendeurs ambulants et nous laisse tout le loisir de contempler les différents bâtiments qui font le charme de l’endroit. Dans un recoin, face à l’église baroque, un groupe de personnes âgées s’adonne aux joies de l’exercice physique. Il est touchant d’observer l’application qu’ils mettent à effectuer les différents exercices qui leur sont proposés. Nous effectuons à pied le trajet classique qui mène à la Plaza deArmas, siège du pouvoir cubain depuis quatre siècles. Là, nous serons les premiers visiteurs du Palacio de los Capitanes Generales qui abrite le musée de la ville. Sa visite s’avère assez intéressante. Surtout par l’ambiance que dégage ce haut lieu de l’histoire cubaine. Pour l’anecdote, je n’ai jamais rencontré de musée avec une telle densité de surveillantes. L’une d’entre elles insiste pour nous prendre en photo un peu partout avant de nous demander des caramels ou des savons. Nous lui laisserons un billet vert au passage. Dans le patio intérieur, où trône la statut de José Marti (encore ...), se prélassent deux magnifiques paons au milieu des plantes tropicales.

En sortant du palais, nous nous rendons au Castillo de la Real Fuerza qui abrite le musée de la céramique Cubaine en plus d’une intéressante vue sur le port de la Havane. Puis nous prenons la direction de la Plaza San Francisco de Asis à travers le centre rénové de la capitale où les touristes sont désormais légion. Nous poussons plus au sud jusqu'à la Plaza Vieja en cours de rénovation. La ville est actuellement un chantier à ciel ouvert. On sent que les autorités ont conscience du potentiel de la capitale mais c’est vrai que les édifices flambant neufs n’ont peut être pas le même charme. Bref, nous décidons de déjeuner dans un Paladar de la Calle Obispo, l’artère la plus animée de la vielle Havanne. Au 350 de la rue, rien n’indique la présence du restaurant. Une pancarte annonce un tatoueur ! Nous nous embarquons dans un sombre escalier qui monte à l’étage. Arrivés sur la palier, comme par miracle, une porte s’ouvre et on nous invite à prendre place dans un coin du salon. Au menu, calamar et langouste. Fort goûteux bien qu’un peu cher (13$). En sortant, nous décidons de prendre un café cubain à la terrasse du Cafe de l’Oriente. Le serveur est en costume 3 pièces et il va même jusqu'à nous sucrer les tasses et à offrir une fleur à Laure. En plus, l’espresso est des plus délectable alors pourquoi s’en priver ?

Nous décidons ensuite de parcourir le sud de la vieille Havane, quartier plus authentique où ne s’aventurent que peu de touristes. Des familles nombreuses s’entassent dans des bâtiments de style colonial au bord de l’effondrement. Ici, la vie n’est pas toujours facile et notre guide LP conseille de rester sur ces gardes et de ne pas arborer de signes ostentatoires de richesse. Malgré ces conseils alarmistes, nous ne nous sentirons jamais en danger. En tous cas, la ballade vaut le détour. On peut véritablement tâter le pouls de la vie Havanaise. Ce périple nous mènera jusqu'à la maison du père de l’indépendance le fameux José Marti. Nous retournons ensuite sur la Plaza de la Catedral envahie à cette heure par les touristes. Après une courte halte, nous regagnons notre véhicule pour nous diriger de l’autre coté de la baie vers la Forteza de los Tres Reyes Moros. La vue sur La Havane y est superbe. Nous admirons les vagues s’écraser sur le Malecon avec le toit du Capitole en arrière plan ...

Pour finir, nous retournons à l’hôtel, garons la voiture et faisons un petit détour par le monument aux disparus du Maine, dédié aux marins américains ayant péris au cours du sabotage du vaisseau amiral du même nom. Juste en face, à deux pas de la représentation US, on peut lire sur un immense panneau la fameuse inscription : « Messieurs les impérialistes, nous n’avons absolument pas peur de vous ». De retour au cœur du Vedado, nous décidons d’aller prendre un glace chez Copellia, situé au beau milieu d’un parc ombragé. Une immense queue s’est formée en cette fin de journée. Il est impressionnant d’observer la discipline des cubains qui demandent « El ultimo ? » avant de rejoindre la file d’attente. Au bout de quelques minutes d’immobilité, nous nous impatientons et tentons de passer incognito. Mais nous sommes interceptés par un gardien qui nous dirige vers une échoppe réservée aux touristes. Têtus, nous tentons une seconde fois notre chance. Cette fois, nous passons sans problème et nous attablons tranquillement avant de constater que le paiement ne se fait ici qu’en pesos cubain. On doit finalement se résigner à rejoindre le coin à touristes. Je déguste une glace à la vanille, Laure au chocolat, puis nous retournons à l’hôtel. Sur les coups de 19h, nous allons dîner chez Rumbos, sorte de Fast food cubain, je vous laisse imaginer... Il est 22h à la télé satellite de l’hôtel, je regarde d’un œil le film « The beach » avec Léonardo di Caprio en version espagnole. Croyez moi, c’est un excellent somnifère. Je pose le stylo. Demain, direction Trinidad.


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