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« La joie est en tout; il faut savoir l'extraire. » Lao-Tseu 9h du matin, nous quittons Chengde direction Pékin par la route nationale. Le temps est fort brumeux, ce qui tombe bien mal. La route qui mène à Pékin est un véritable billard : quatre voies récemment refaites. Mais, chose étrange, seulement deux de ces voies sont réservées aux véhicules motorisés, tandis que deux immenses voies d’arrêt d’urgence réservées aux vélos se taillent la part du lion. Notre chauffeur Chang est un excité du champignon. Il est toujours à fond de pédale et slalom entre les estafettes japonaises, les taxis et les camions. Heureusement que la route est suffisamment large pour que l’on puisse passer à quatre de front. Nous traversons la campagne de l’état du Hebei, essentiellement rural, où nous observons les gens travaillant la terre ou qui préparent leurs serres. La région est en effet l’un des fournisseurs majeurs de Pékin en légumes. Au bout de deux heures de route, nous bifurquons par un petit chemin, abondamment obstrué par d’impressionnants éboulis. Nous voilà au pied de Jhinshanling, la montagne d’Or, l’une des portions les moins fréquentées de la grande muraille. C’est vrai qu’il n’y a pas pour l’instant l’ombre d’un touriste. Cette portion date de la Dynastie des Ming (16ème siècle). Lorsque nous nous engageons sur l’escalier de pierres grises qui nous mène au sommet de la muraille, nous ne savons pas à quoi nous attendre. Ca y est, nous y sommes, et malgré le soleil voilé, le spectacle est inouï. D’un côté les montagnes à perte de vue, de l’autre, épousant parfaitement la crête des collines et le relief, la muraille. Nous nous lançons à l’assaut de l’ouvrage militaire. A chaque courbe, c’est un nouveau point de vue qui s’offre à notre regard, encore plus abrupte, encore plus improbable. Après chaque ascension, derrière chaque nouvelle guérite, une surprise nous attend. Et dire que ces fortifications ondulent sur près de 7000 Km, du désert de Gobi jusqu'à la mer. J’admets que l’on se serait bien promené une journée entière sur cet étonnante barrière si imposante et si magique. Mais, nous ne pûmes y rester que deux petites heures, afin de ne pas arriver trop tard à Pékin.
Nous revoilà donc sur la route en direction de la capitale. Nous avons pris du retard sur l’horaire initialement prévu, ce qui nous a valu les remontrances de Li ! Sur le chemin du retour, nous traversons le district de Miyun, où se trouve la réserve d’eau du même nom. J’avoue n’avoir jamais traversé quelque chose d’aussi kitsch que cette ville. C’est une sorte de Las Vegas à la chinoise, sans les casinos. A l’entrée, une reproduction miniature de la grande muraille, des colonnes romaines, de gigantesques buildings de style néoclassique, le tout posé pêle-mêle, les uns à côté des autres. Assez étonnant.
Cette large avenue, bordée de buildings ultra clinquants, marque le début du quartier des expatriés et des ambassades. Aussi croisons nous beaucoup d’occidentaux sur notre chemin. C’est aussi là que se trouve la rue de la soie, où l’on peut trouver toute sorte d’objets de contrefaçon (du caleçon Calvin Klein au sac Gucci). C’est assez amusant et il ne faut surtout pas hésiter à marchander, car les prix annoncés sont au moins dix fois plus élevés que ceux que vous pouvez obtenir après une bonne discussion. Nous passons ensuite une heure au magasin de l’amitié, qui était, il y a encore quelques années, le seul et unique endroit où faire du shopping à Pékin. C’est un excellent condensé de ce que l’on peut trouver partout ailleurs en matière d’artisanat chinois. C’est vrai que la diversité et la qualité de la production laisse pantois. Il est désormais 18h, nous nous dirigeons vers l’Oriental Plaza, un ensemble de buildings ultra modernes, plus luxueux que tout ce que j’avais déjà pu voir auparavant, même aux Etats-Unis. C’est un nouveau complexe ultra moderne, qui renferme des boutiques de luxe ou de mode à l’occidentale. Au rez-de-chaussée, se trouve un « food mall », où l’on peut déguster, dans des conditions excellentes, des spécialités de toute la Chine : vraiment sympa ! Nous ressortons le ventre plein et les papilles en éveil. Laure a particulièrement apprécié les Dim Sum, spécialités cantonaise. Nous repassons par le marché de nuit, où l’activité bat son plein. « Une brochette de grenouilles, quelques larves bien grâces ? » « Non, merci, j’ai déjà soupé ! ». Nous hélons un taxi, direction l’hôtel. Bonne nuit ! |
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